Sans vouloir fournir un résumé de toutes les histoires nées sous la plume de Fatima Gallaire, nous essayons ici de présenter plus en détail certaines de ses œuvres jouées ou publiées.
Cette pièce est doublement unique : elle a connu trois titres (Haou djitiou, Ah, vous êtes venus..., et enfin Princesses), mais aussi... deux fins différentes. L'auteur en a rédigé une version alternative, plus optimiste, à l'occasion de la réédition dans Théâtre 1 en 2004.
Quatrième de couverture de Ah vous êtes venus... là où il y a quelques tombes
Une jeune femme returne dans son village natal - en Algérie - après s'être mariée à l'étranger et... après vingt ans d'absence. Elle vient enterrer son père mais elle ignore qu'il a laissé un testament au village : il faut assassiner cette fille sortie du droit chemin et de la tradition !
Quatrième de couverture de Princesses
C'est une intellectuelle d'Algérie.
Elle est revenue. Elle était partie voilà vingt ans à peu près, là-bas en France. elle y était restée. Elle s'y était mariée, avait bâti une autre manière de vivre. Elle était heureuse, mais la brouille qui s'en suivit avec son père, avec ce qui restait au fond de son coeur, ne la laissait pas en paix.
Le père est mort. Elle est revenue pour réunir sa vie et ses souvenirs. Mais les souvenirs sont loin et la vie a trop changé. le village s'est recroquevillé. Les traditions si pleines et si belles ont pris un visage grimaçant. Ce qui devait être une réunion heureuse devient une tragédie.
C'est ce qu'à imaginé Fatima Gallaire dans Princesses. Elle parle de l'Algérie, certes, et des femmes et de l'intolérance. Elle parle de tout cela à travers elle-même, à travers des tensions qvécues par celle qu'elle appelle « une arabe qui écrit », et qui, pour l'heure, écrit en françait. Il y a peut-être de quoi rêver que l'on meurt en plein bonheur.
Dans la maison de retraite, Mme Bertin s’en prend à tous. Irascible, violente, à la limite de la grossièreté, elle provoque tous ceux qui l’approchent... La scène finale montrera sa véritable nature et la tendresse inquiète d’un vieux couple.
Il était une fois...
Non ! Pas un Prince! Il était une fois... un homme, qui voulait se remarier.
Mais... pourquoi ?
Parce qu'il voulait des enfants et que sa première femme était stérile. Plus tard, père de sept enfants, il voudra se remarier en core.
Mais pourquoi ?
Dans une certaine tradition, en effet, les raisons ne manquent pas à un homme qui carresse l'idée de « posséder » plusieurs femmes. Pour mieux lui faire accepter son destin, il pare l'épouse de quelque vice rédhibitoire : elle st trop vieille, elle est trop alide, elle est trop bête, elle est analphabète, elle est stérile, elle n'est pas blonde ou -dans tous les cas- elle n'est plus vierge...
Mais les femmes acceptent-elles toujours ce dur destin de bêtes de somme ? Peut-être pas, après tout ?
Et l'époux l'apprendra alors à ses dépens...
Quelque part, une mère déclare que les filles ne comptent pas! Il faut dire qu’elle a les moyens de «payer» des femmes à son fils... Jusqu’au jour où la troisième de ses épouses, la plus rusée, parvient à convaincre ses deux «sœurs» (les deux autres co-épouses) et sa fille de faire bloc. Face à cette coalition inattendue, le mari et sa mère perdent pied...
Cette pièce entend témoigner de la réalité des femmes dans ces différentes sociétés: violences, discriminations...
Sedka, une jeune fille du village, est secrètement fiancée à un étranger.
Pour être admis dans la communauté et épouser celle qu'il aime, l'Étranger demande à être circoncis.
Les hommes du village délibèrent. Tous croient que la circoncision est la fête virile par excellence, celle qui scelle le musulman à la communauté. la tradition le demande, pas le Coran.
Peut-on admettre un homme qui croit d'abord en l'Amour, avant de croit en Dieu ? Sedka pourra-t-elle épouser Pier, et sur ce sacrifice, fonder sa vie ?
Le maître a quatre filles. L’aînée, Gabriella, tient depuis longtemps le rôle de mère auprès de ses sœurs, et le père a chassé les uns après les autres tous les prétendants possibles afin de garder ses filles auprès de lui. Mais Isola et Maria, se résignent mal au rôle de vieilles filles. Et voilà que la dernière, la préférée, la seule qui peut encore être mariée, Bella, le jour de ses dix-huit ans est demandée en mariage par un « prince-ouvrier » marocain à la peau sombre. Le père refuse et toutes les filles se liguent contre lui, sous le regard affolé d’un simple d’esprit... pas si crétin qu’on le dit.
Un père dialogue avec sa fille absente.
Elle est au-delà des mers. Lui est au café maure, devant un thé à la menthe, entouré de curieux qui le pressent de dire quel est son enfant préféré.
Il se tait. mais sa pensée va vers sa fille. Il lui parle tout en restant silencieux.
Une Algérienne vivant à Paris depuis longtemps s’interroge sur l’opportunité de rentrer enfin au pays. Elle revient pour organiser la grande fête familiale : l’enterrement de sa mère. Lugubre ? Non, rituellement spectaculaire.
À l’occasion du quinzième anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie, une famille algéroise habitant le quartier de Belcourt invite une famille pied-noir résidant à Paris, à passer des vacances à Alger. Ce sont d’anciens voisins. On se retrouve...
Aux portes de la mémoire close de Molly, se pressent tous les fantôme truculents de son passé-présent : son père arabe, sa mère juive, ses tantes vieilles filles, sa grand-mère aventurière, sa belle-mère amère, son tonton pue-de-la-gueule, des petites soeurs pas bégueules, une concierge raciste, une voisine équivoque...
Molly crie, pleur, dans le théâtre de son emblématique exil.
La Molly Bloom de Joyce était toutes les femmes en une seule : un personnage à multiples caractères.
La Molly de Fatima Gallaire joue toutes les femmes de son pays : d'ici et d'ailleurs.
Le Roi Cadua condamne cinq cents femmes à l’exil. Si, au bout d’un an, elles ne reviennent pas mille, elles seront mises à mort.
Fait partie de 26 pièces en 1 acte écrites spécialement pour le n°1000 de l’Avant-Scène Théâtre.
Une pièce entre joie, festoiement et peur de la contamination. En effet, les Disparus Politiques restent contagieux, malgré leur absence physique. Que ce soit en Argentine ou en Algérie. Ou en d’autres lieux dont on n’entendra parler que dans dix ou cinquante ans. Mais on a déjà dit que le théâtre est un art visionnaire qui bénéficie de l’honneur discutable de ne pas être forcément compris de son temps... Une pauvre femme, vieille et fatiguée, arrive dans une fête familiale chez des nantis. Elle raconte une histoire à peine croyable de disparitions, de tortures, d’exactions intolérables, de persécutions répétées, de calvaires incessants, de persécutions impunies, de supplices inhumains, de calvaires moyenâgeux, de martyres enfin. Après un moment de stupéfaction, les invités se posent la question : mais enfin, que veut-elle? Elle s’est permise de venir gâcher une magnifique célébration faite de joie dorée, de légère insouciance, d’arrogante frivolité, de dédaigneuse désinvolture et de superbe indifférence ! Elle veut dénoncer une situation d’arbitraire qui permet aux Algériens de disparaître dans la plus grande indifférence des Démocraties du monde, pourtant éprises de liberté...et amoureuses des discours sur les Droits de l’homme.
L’action se déroule vers la fin de la guerre d’Algérie (1962), dans la cellule d’une prison française de femmes. Quatre prisonnières attendent d’être appelées pour être torturées ou exécutées. Elles attendent, sans pouvoir connaître leur sort avec certitude, prises au piège de l’angoisse et de la peur face à la tension qu’elles subissent, au climat pesant et oppressant qui s’impose. Une femme, Dziria, la plus âgée et la plus ancienne dans cette prison, va œuvrer avec conviction, tout faire pour que chacune garde l’espoir et résiste envers et contre tout à la pression exercée sur elles par leurs gardiens. Sur fond de fusillades et de torture, la vie s’organise dans la cellule ; une complicité désespérée, tendre, loufoque, active, s’installe peu à peu entre les quatre protagonistes et de leur combat solidaire naîtra finalement leur salut.
Le grand Directeur de Théâtre est décédé. Sa veuve reçoit les condoléances d’auteurs divers. Mais peu à peu le panégyrique tourne à la mise en accusation.
Intermède présentant les grandes traditions de la scène et... ses faux amis.